
Et si poser ses limites était la compétence la plus sous-estimée au travail?
Poser ses limites ne brime pas les relations. Ça les rend plus saines.
Dans les milieux professionnels, on associe souvent « poser ses limites » à un geste conflictuel. Comme si dire non revenait à bloquer l’élan collectif. Pourtant, poser ses limites, c’est créer un espace où l’on peut contribuer sans se trahir.
Et c’est loin d’être instinctif. Pourquoi?
Parce qu’on a souvent appris à :
Prioriser la performance sur le bien-être.
Confondre loyauté avec disponibilité permanente.
Penser que plaire à tout le monde est un gage de réussite.
Mais à quel prix?
💡 Une employée en communication m’a raconté comment elle acceptait systématiquement les demandes de dernière minute, par peur d’être perçue comme non collaborative. Résultat : migraines chroniques, insomnie, et un sentiment d’amertume envers des collègues… qui ne savaient même pas qu’elle se sentait dépassée.
Reconnaître ses limites, c’est d’abord apprendre à s’écouter.
Il ne s’agit pas d’un geste défensif. C’est un acte de connaissance de soi. Et surtout, de constance.
Voici quelques exemples concrets de limites — parfois invisibles, mais essentielles :
Limite d’énergie : Refuser une visioconférence en fin de journée, non pas parce qu’on n’a pas envie… mais parce qu’on sait qu’on ne sera pas présent pleinement.
Limite émotionnelle : Clarifier qu’on ne tolère pas les commentaires passifs-agressifs en réunion, même s’ils sont juste des blagues.
Limite de rôle : Dire à un collègue : « Je comprends ton urgence, mais cette tâche relève de ton mandat. Je peux t’aider à la prioriser, mais je ne peux pas la faire à ta place. »
Limite technologique : Ne pas répondre aux messages professionnels après 18h… et en informer son équipe pour instaurer un climat de respect mutuel.
Et comment les formuler?
Beaucoup croient que poser ses limites, c’est être sec, distant, ou intransigeant. En réalité, tout est dans la façon. Voici quelques formulations utiles :
« Je préfère en discuter demain matin, je suis en mode récupération ce soir. »
« Je veux bien t’aider, mais je ne pourrai pas le faire avant jeudi. Ça te va? »
« Ce type de commentaire me met mal à l’aise. J’aimerais qu’on en parle autrement. »
« Pour que je sois à mon meilleur, j’ai besoin de respecter mes heures de concentration. »
Des limites bien posées renforcent la confiance, elles ne l’érodent pas.
En posant nos limites :
On donne aux autres la permission de faire pareil.
On devient plus clair dans nos relations professionnelles.
On protège ce qui nous permet de contribuer durablement : notre santé mentale.
Et si la vraie marque d’un milieu de travail sain, c’était justement ça : pouvoir dire non sans avoir peur de perdre sa place?
Et vous? Dans quelle sphère de votre vie avez-vous le plus de mal à poser vos limites? Qu’est-ce que ça vous coûterait de ne pas les poser?